Une nouvelle prison en Vendée
La Roche prête à accueillir une prison neuve
jeudi 07 avril 2011
Les personnels de la maison d'arrêt manifestent aujourd'hui pour défendre le site yonnais.Selon nos informations, la Ville va proposer un lieu.
La Roche candidate à un nouvel établissement
Très silencieux sur le dossier, Pierre Regnault est en passe de proposer un terrain susceptible d'accueillir un nouvel établissement pénitentiaire de 300 places. Dans un échange de courriels avec un représentant du personnel de la maison d'arrêt de La Roche-sur-Yon, le chef de cabinet du maire confirme « tout l'intérêt que le maire porte au devenir de la prison » et il annonce que « le territoire yonnais est en mesure de proposer un site »
Où exactement ? Des sources proches du dossier évoquent un terrain près de la Landette. Un temps pressenti pour accueillir l'hôpital, la zone se situe en bordure de la voie rapide entre La Roche et Les Sables, les deux villes vendéennes dotées d'un tribunal.
Pourquoi La Roche s'active ?
En juillet dernier, un plan de réorganisation de la Chancellerie rayait de la carte pénitentiaire la vétuste maison d'arrêt de Fontenay-le-Comte (35 places) à l'horizon 2016. Sans régler le problème de surpopulation au sein de l'établissement yonnais (100 détenus pour 40 places), tout aussi vieillissant, mais maintenu. Depuis ? Le nouveau Garde des Sceaux a ouvert une porte, se disant prêt à étudier la fusion des deux prisons dans un nouvel établissement de 300 places. Seulement voilà, dans l'esprit du ministre de la Justice, cette maison d'arrêt ne pourra se faire qu'à la condition de trouver un accord sur un site unique (Fontenay, La Roche ou entre les deux) et d'être aussi en mesure « de céder gratuitement 15 ha à l'administration pénitentiaire ».
L'option fontenaisienne
Elle a été habilement relancée par Bruno Retailleau lors des élections cantonales. Avec l'idée d'une forme de soutien à l'emploi d'un bassin durement frappé par la crise économique. Le maire de Fontenay-le-Comte, Hugues Fourage, a alors été le premier à dégainer et à envoyer un dossier de candidature au ministère de la Justice. Il attend maintenant que le préfet soit saisi pour plaider la cause de sa ville. Sauf qu'aujourd'hui, cette option, minoritaire, paraît bien fragile.
La Roche a gagné des partisans
La solution d'un nouvel établissement sis à La Roche fait désormais l'unanimité. Il est réclamé à cor et à cri par le personnel de la maison d'arrêt, lassé « de la vétusté des locaux ». Celui-ci va manifester aujourd'hui. L'option yonnaise a aussi reçu le soutien d'un collectif Prison (Croix-Rouge, Ligue des droits de L'Homme, Secours catholique, Accueil familles des aumôneries), qui plaide pour « le maintien d'un établissement au chef-lieu ».
Arguments : la centralité de La Roche en Vendée, la proximité d'un hôpital général et d'un hôpital spécialisé, la présence du tribunal. « Il est indispensable de limiter les déplacements des détenus, des avocats et des familles de détenus », a écrit au ministre le député Nouveau Centre Jean-Luc Préel. Sollicité, Pierre Regnault n'a pas souhaité s'exprimer sur le dossier, embarrassé d'être mis en concurrence avec Fontenay, autre ville socialiste. Son entourage rappelle que c'est à l'État de trancher.
Marc LAMBRECHTS(avec Sophie CAPELLE).
La Roche-sur-Yon : une manifestation pour défendre la maison d'arrêt
Faits de société jeudi 07 avril 2011
A l’appel des syndicats (Ufap, FO, CGT), les personnels de la maison d’arrêt de La Roche-sur-Yon manifestent, depuis ce matin, devant l’établissement pénitentiaire du boulevard d’Angleterre. Le Collectif prison (association des visiteurs de prison, Accueil famille des détenus, Secours catholique, Croix-Rouge, Ligue des droits de l’homme, aumôneries) a rejoint le mouvement. Thierry Guelmenger, directeur de cabinet de Pierre Regnault, le maire de La Roche-sur-Yon, était également sur place. Tous plaident pour le maintien d'une maison d’arrêt à La Roche-sur-Yon, notamment dans l’intérêt des détenus et de leurs familles.
Prison : le Garde des Sceaux confirme la fermeture des sites de Fontenay et de La Roche
Prison jeudi 07 avril 2011
Les maisons d'arrêt de Fontenay-le-Comte et de La Roche-sur-Yon vont disparaître de la carte pénitentiaire. Dans un courrier adressé au préfet de la Vendée, que Ouest-France s'est procuré, le directeur de cabinet de Michel Mercier confirme la fermeture des deux sites et leur remplacement par la création d'un établissement neuf de 300 places.
«Après concertation avec les élus locaux et les organisations professionnelles, le Garde des Sceaux a souhaité modifier le choix initial en décidant la fermeture des deux structures», écrit François Molins, directeur de cabinet du ministre. Il charge le préfet de trouver un terrain de 15 ha pour accueillir le futur bâtiment.
Fontenay ou La Roche, il y aura une nouvelle prison
vendredi 08 avril 2011
Une disparition de la prison yonnaise aurait de fâcheuses conséquences. Surveillants de prison, familles de détenus, visiteurs de prison ou encore avocats manifestaient, hier, pour le faire savoir.
Des détenus éloignés de leurs familles
L'argument revient en boucle chez pratiquement tous les acteurs. En supprimant la maison d'arrêt à La Roche-sur-Yon pour un seul et unique établissement qui verrait le jour dans le sud-Vendée, le résultat serait catastrophique aux yeux des familles, comme le confirme Annie Talma, qui les accueille dans le bungalow situé à quelques mètres de la prison. « Elles nous en parlent et sont inquiètes, car certains viennent d'assez loin. »
Pour William Choquet, de l'Ufap, c'est un vrai souci, « car les familles des détenus ont souvent des revenus modestes ». Certains viennent par le train, « et la gare est tout près d'ici », insistent les surveillants de prison. Thierry Guelmenger, directeur de cabinet du maire de La Roche-sur-Yon, Pierre Regnault, fait part de ses inquiétudes. « Un détenu qui vit mal sa détention et qui voit peu sa famille peut avoir des idées sombres. »
Si les suicides sont plutôt rares à La Roche-sur-Yon, tout le monde s'accorde à dire que cela tient à la dimension « humaine » de la prison. Les détenus eux-mêmes insistent sur ce point selon Geneviève Goichon, qui anime l'atelier Arts plastiques à la prison. « Ils redoutent une grosse prison où ils perdraient les relations humaines. » Pour Me Eric Gomot, une prison à La Roche-sur-Yon, « ça relève du bon sens ».
Des transfèrements permanents et coûteux
Disposer de tribunaux à proximité d'une maison d'arrêt, pour la plupart des observateurs, c'est une évidence. Pour des questions bassement pratiques d'abord. Mais aussi financières. « On nous parle d'économies budgétaires sans arrêt, mais si la seule prison vendéenne est à Fontenay, les problèmes de transfèrement vont représenter des coûts de déplacements considérables. »
Un argument repris par la Ville de La Roche-sur-Yon qui ne comprendrait pas un tel choix alors que le gouvernement mène une véritable chasse au gaspi à travers la très contestée Révision générale des politiques publiques (RGPP). Enfin, ajoute William Choquet, « on ne peut quand même pas demander aux flics qui arrêtent des gens à La Roche-sur-Yon de les emmener à Fontenay ».
L'éloignement du CHD et du CHS
Les hospitalisations d'offices sont régulières, « au moins une tous les deux mois », remarque William Choquet, « et les extractions pour raisons médicales sont quotidiennes ». Pour le syndicaliste, ce constat légitime le maintien d'une maison d'arrêt à La Roche-sur-Yon où l'on trouve le centre hospitalier départemental et le centre hospitalier spécialisé.
C'est aussi l'avis de Bernard Charrier, qui rappelle que dans les prisons, « beaucoup de détenus ont besoin de soins psychiatriques ». Il estime d'ailleurs qu'il faut sortir le débat sur la prison « d'une logique comptable. Je ne suis pas sûr que le maintien d'une prison soit le moyen de sortir Fontenay de ses difficultés économiques ».
Des surveillants pénalisés
« Nos épouses travaillent à La Roche-sur-Yon ou tout près, et ça serait difficile, pour elles, de nous suivre. » Pour William Choquet, cet aspect-là compte aussi. Raison pour laquelle lui et ses collègues militent pour le statu quo, c'est-à-dire deux établissements.
Philippe ECALLE
Nouvelle prison en Vendée : la ville de Luçon est aussi candidate
Faits de société lundi 11 avril 2011
Luçon s’apprête à déposer un dossier de candidature pour accueillir la future maison d’arrêt de Vendée. Michel Mercier, ministre de la Justice, a annoncé jeudi 7 avril que les prisons de Fontenay-le-Comte et de La Roche-sur-Yon allaient fermer leurs portes et seraient remplacées par un nouvel établissement pénitentiaire. Reste maintenant à choisir où implanter la future prison. Et là, tout reste à faire. Fontenay-le-Comte et La Roche-sur-Yon veulent bien sûr conserver un établissement pénitentiaire, mais une troisième ville vient de faire acte de candidature, Luçon. Pour Pierre-Guy Perrier, le maire, « la ville répond parfaitement au cahier des charges ». Selon lui, la ville n’aurait aucun mal à trouver les terrains nécessaires.