Soirée débat à la roche s/Yon

Publié le par Collectif Prisons Vendée

Malgré le mauvais temps, beaucoup de personnes à la soirée débat sur le thème de la citoynneté en prison.


che 29 novembre 2009 Prisons : gagner la bataille de l'opinion publique

 

Le public a pu échanger avec les intervenants : Olivier Blanchard, responsable Emmaüs ; Guy Gilbert, prêtre éducateur et Louis Albrand, médecin humanitaire et rapporteur du dossier sur les suicides en prison.

A deux pas de la maison d'arrêt, on a débattu prison et citoyenneté. Les intervenants s'accordent à dire que seule l'opinion publique peut changer la donne.

L'accablant constat

Il est partagé par tous les intervenants du débat organisé par le collectif Prisons de Vendée, vendredi soir, salle Réaumur, à L'IST, à cent mètres de la maison d'arrêt de La Roche-sur-Yon : les prisons françaises sont dans un état effroyable. Surpeuplement (à quatre dans des cellules conçues pour un, 52 000 places pour 62 000 détenus), taux de suicides l'un des plus élevés d'Europe (en 2009, 118 suicides des moins de 30 ans incarcérés), promiscuité, drogue qui circule, etc. : « Il y a longtemps qu'on aurait dû construire des prisons », a jeté Louis Albrand, rapporteur auprès de plusieurs gardes des Sceaux.

Pas assez de place

Un seul exemple La Roche : 40 places, plus de cent détenus. La faute à qui ? « De droite comme de gauche, les gouvernements successifs ont négligé les prisons », poursuit Louis Albrand. « On sait que la prison française est infâme, maintenant, il faut décider ce qu'il faut faire », avance Guy Gilbert, prêtre éducateur.

L'opinion publique, seul « moteur » d'évolution

Les intervenants ne rejettent pas la faute que sur la classe politique : « Nous sommes un peuple moyenâgeux, c'est notre obscurantisme qui est responsable », interjecte Guy Gilbert, dans une formule-choc. En creux, seule la pression de l'opinion publique peut infléchir le cours des choses.

Des améliorations quand même

Nicolas Sarkozy, qui concède que nos prisons « sont la honte de la République », a promis 13 000 places supplémentaires d'ici 2011. En attendant, des améliorations, certes limitées, mais réelles, se font jour : droit de téléphoner à sa famille, bracelets électroniques, aménagement des peines, etc.

80 % des peines sont de moins d'un an

Proposition : « Il faut construire de petites prisons pour les peines de moins d'un an, c'est-à-dire 80 % des détenus et d'autres prisons pour les longues peines », résume Louis Albrand. Guy Gilbert intervient : « La prison, ça n'arrive pas qu'aux autres ».

Et les victimes ?

Elles n'ont pas été écartées du débat : « Dans les cas de délits mineurs, c'est-à-dire la grande majorité, il faut mettre le bourreau face à sa victime. Qu'il lui demande pardon, c'est très important. Et puis qu'il travaille pour rembourser les dommages », énonce Guy Gilbert.

Réinsertion

« On est toujours plus grand que ses fautes », dit joliment Guy Gilbert. La réinsertion, c'est possible. Olivier Blanchard, d'Emmaüs Les Essarts, en est convaincu : « Prison et pauvreté sont liées. Quand un gars sort sans un sou, il est en danger de récidive. On les récupère chez les Compagnons et on les met au travail, on les aide, on les insère. Depuis qu'on fait cela, notre taux de récidive est de zéro ».

Marc LAMBRECHTS.

Ouest-France

 

Publié dans JNP 2009

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