Les personnes détenues changent de cellules
Actualité La Roche sur Yon
mercredi 18 novembre 2009
La maison d'arrêt de La Roche-sur-Yon dispose d'une capacité théorique de 40 places pour une centaine de détenus.
Mardi, à la maison d'arrêt, les détenus en attente de jugement ont été séparés des condamnés. Une soixantaine de prisonniers sur la centaine incarcérée ont changé de cellules.
Se conformer aux textes européens
« Jusqu'à maintenant on faisait comme on pouvait. Cela va constituer un changement pour les prisonniers et le personnel », pense Bertin Mouopock Dom, le directeur de la maison d'arrêt.
Hier, à la prison, les prévenus (1), c'est-à-dire les personnes en attente d'un jugement, ont été séparés des condamnés. Cela ne s'était jamais vu depuis la mise en service de l'établissement pénitentiaire en 1910. « Les règles pénitentiaires européennes le préconisent. C'est aussi pour se mettre en conformité avec le code de procédure pénal. » Il faut un début à tout.
Une opération sans incidents
Une soixantaine de prisonniers sur la centaine incarcérée (2) ont changé de cellules. Le quartier de semi-liberté, où se trouvent uniquement des condamnés, n'était pas concerné. L'opération a été menée entre 8 h 30 et 10 h. Douze agents de l'équipe régionale d'intervention et de sécurité (Eris) ont été dépêchés par l'administration pénitentiaire pour appuyer les surveillants yonnais. « Tout s'est déroulé sans incident », rassure le directeur. « Un travail d'explications avait été réalisé au préalable auprès des détenus. La veille, nous leur avions demandé de préparer leurs bagages. »
« Lourd à mettre en place »
« Chaque fois qu'il a été possible de maintenir les personnes d'une même catégorie pénale dans la même cellule, on l'a fait. C'est pour cette raison que tout le monde n'a pas changé de place. » Une fois les mouvements terminés, il a fallu aussi tester le nouveau dispositif, « voir les réactions des prisonniers durant les repas et au cours des promenades. » « C'est très lourd à mettre en place », ne cache pas Bertin Mouopock Dom.
Qu'est-ce que cela va apporter ?
La maison d'arrêt de La Roche-sur-Yon dispose d'une capacité théorique de 40 places pour une centaine de détenus. La moitié sont des prévenus. Les syndicats des personnels pénitentiaires n'arrêtent pas de dénoncer cette surpopulation qui à certaines périodes (en 2008 par exemple) a atteint les 260 % ! « Je veux qu'il n'y ait plus de matelas par terre », confie le directeur. « La seule soupape pour éviter le surpeuplement, c'est une politique favorable à l'aménagement des peines : le bracelet électronique, la libération conditionnelle, la semi-liberté. »
Mode de gestion changé
« Le mode de gestion de l'établissement sera différent », fait remarquer Bertin Mouopock Dom. « On va changer les rythmes des promenades. Là encore les détenus en attente de jugement seront séparés des condamnés. » À la maison d'arrêt de La Roche-sur-Yon déjà, les personnes considérées comme vulnérables (les délinquants sexuels ou les personnes fragiles psychologiquement) sont séparées de la population carcérale ordinaire.
Quelles peines purge-t-on à La Roche ?
« On a vocation à accueillir des hommes condamnés à de courtes peines, c'est-à-dire un an ou un an et demi. » Au delà, les détenus sont en principe transférés vers des centres de détention, ou encore des maisons centrales s'il s'agit de longues peines. « Mais quand l'établissement est surchargé, on peut aussi demander des transferts en désencombrement vers des maisons d'arrêt où il reste encore de la place », ajoute Bertin Mouopock Dom.
Pierre BÉGOC.
(1) Les prévenus attendent de comparaître devant le tribunal correctionnel. Ils peuvent aussi avoir été condamnés et avoir fait appel du jugement.
(2) L'administration pénitentiaire reste discrète sur le nombre de personnes incarcérées.
Ouest-France