Et si les prisons de Vendée fermaient leurs portes ?

Publié le par Collectif Prisons Vendée

La Roche sur Yon

Et si les prisons fermaient leurs portes ?

Ouest-France édition du samedi 29 mai 2010

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La prison du boulevard d'Angleterre date de 1907. Celle de Fontenay-le-Comte de 1894. Elles sont aujourd'hui à bout de souffle. Élus, avocats, visiteurs de prison et personnels de prison redoutent qu'elles disparaissent sans être remplacées.

 

Élus, visiteurs de prison, avocats et syndicats de l'administration pénitentiaire craignent la disparitiondes maisons d'arrêt de La Roche-sur-Yon et de Fontenay-le-Comte.

Pas de prison en Vendée ?

Le projet

Il n'y a rien d'officiel, mais l'idée serait dans les tiroirs selon les syndicats (Ufap, CGT, FO). Dans le projet immobilier de l'administration pénitentiaire, La Roche-sur-Yon ferait partie des « grands » absents. De même que Fontenay-le-Comte. Traduction pour les syndicats : « Les maisons d'arrêt vendéennes vont disparaître et elles ne seront pas remplacées. »

Ce qu'ils en pensent

« Si c'est le cas, on va droit dans le mur », estime William Choquet, de l'Union fédérale de l'administration pénitentiaire (Ufap). Pour Bernard Charrier, des visiteurs de prison, les « perdants » seraient « d'abord les détenus et leurs familles ». Pour visiter leurs proches, les familles des détenus devraient alors « courir » à Nantes (où une nouvelle maison d'arrêt va ouvrir en 2012) ou à La Rochelle (une nouvelle maison d'arrêt est programmée pour 2015). Le risque ? Que les visites diminuent. Pas rassurant quand on connaît les situations de détresse morale de la population carcérale.

Jean-Luc Préel (Nouveau centre), député, est lui aussi inquiet, et il en a fait part à François Fillon, le Premier ministre. Celui-ci n'a pas pris de risques, répondant au député qu'il avait demandé à la ministre de la Justice « de faire procéder à un examen particulièrement attentif de ce dossier ».

Une nouvelle prison ?

Le projet

Construire une maison d'arrêt plus grande et plus moderne est le projet qui a l'aval d'une majorité d'élus, mais aussi des syndicats et des avocats. Encore faut-il que le gouvernement soit d'accord pour ensuite trouver le bon emplacement.

Ce qu'ils en pensent

Jean-Luc Préel est pour. « Ce serait le meilleur pour les familles, les avocats, et la justice d'une façon générale ». Autre atout qui plaide, selon lui, en faveur d'une nouvelle maison d'arrêt, le maintien des tribunaux des Sables-d'Olonne (un temps menacé dans la carte judiciaire de Rachida Dati) et de La Roche-sur-Yon. Pour le député, le nouvel établissement pénitentiaire aurait toute sa place entre La Roche-sur-Yon et Les Sables-d'Olonne, « puisque les deux villes ont réussi à conserver leurs tribunaux », celui des Sables ayant été longtemps sur la sellette.

Du côté de William Choquet, on penche plutôt pour une nouvelle prison « entre Fontenay et La Roche », c'est-à-dire là où se trouvent les prisons actuelles, cela dans l'intérêt des familles des surveillants. Pour le sénateur-maire de Mouilleron-le-Captif, Philippe Darniche (MPF), « le bon choix, c'est une construction neuve ». Sylviane Bulteau (PS), conseillère régionale, est sur la même ligne. Pierre Regnault (PS), maire de La Roche-sur-Yon, vient lui aussi d'écrire à Michèle Alliot-Marie, la Garde des Sceaux, pour lui faire part de ses inquiétudes. Il plaide pour « un regroupement des deux maisons d'arrêt au profit d'un seul établissement, plus grand, moderne, et aux normes ».

Rénovation des deux prisons ?

Le projet

Ce projet est a priori le moins solide. La population vendéenne grossit et les besoins immobiliers del'administration pénitentiaire aussi. Les deux structures actuelles sont donc désormais complètement inadaptées.

Ce qu'ils en pensent

Bernard Charrier est assez partisan du maintien de deux prisons, « sous réserve évidemment qu'elles soient rénovées », mais aussi un ardent défenseur d'une seule et unique prison. Pour lui, ces structures à taille humaine sont les meilleurs garants d'un « lien » entre les détenus et leurs familles. Me François Cufi,bâtonnier, défend aussi cette proximité. « Ce lien familial permet de mieux supporter la détention et de mieux préparer la réinsertion des détenus. »

Philippe ECALLE

 

Publié dans REVUE DE PRESSE

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